L’île de Sein est un caillou de 58 ha au large de la pointe du Raz, d’une altitude moyenne d’un mètre cinquante où un millier de personnes séjournent l’été et 120 îliens y vivent l’hiver.
Lorsqu’on habite sur ce confetti, on devient très vite humble face aux éléments. Les violentes tempêtes des dix dernières années ont ouvert des brèches non seulement dans les digues de protection, mais également dans les consciences des habitants face à l’urgence climatique.
Paradoxalement, l’île de Sein n’est pas un modèle de vertu écologique. N’étant pas rattachée au continent pour son alimentation en électricité, c’est une centrale au fioul gérée par EDF qui, brulant plus de 400 000 litres de fioul, fournit de l’électricité pour les besoins des îliens conduisant ainsi à rejeter plus de 1200 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Pourtant l’énergie est là, disponible, illimitée : du vent, des courants marins, du soleil.
Partant de cette évidence, certains habitants de l’île ont décidé de se mobiliser et d’agir en constituant en 2013 une société pour passer aux énergies renouvelables, s’affranchir du fioul et gagner l’indépendance énergétique. Mais l’opérateur national qui détient le monopole s’y oppose fortement. La bataille est désormais sur le terrain juridique avec des recours nationaux et européens.
Réalisée entre novembre 2016 et février 2018, cette série de portraits de sociétaires, d’adhérents, ou de simples sympathisants du projet énergie IDSE (*) veut être une photographie originale d’un groupe de personnes atypiques qui, amoureux de leur territoire, prennent leur destin en main.