Ce soir, il me faut prendre ce train si rapide le jour, si lent la nuit, trait d’union entre ma vie photographique et mes racines. Dès les premiers roulis, le calme envahit les voitures. L’atmosphère est empreinte d’une urgence à trouver le sommeil. On s’installe, on se love, on se recroqueville comme pour mieux accepter cette torpeur lancinante. Pour ma part, je prends le parti de faire nuit blanche dans ce train rempli d’êtres fatigués. Seul conscient parmi les dormeurs, je photographie et je fige les postures qui se jouent du cocasse et de la pesanteur.